Le COMES a réuni une centaine d'acteurs le 28 mai pour un séminaire sur les déterminants des prix des métaux.
17 juin 2019

 Il a été ouvert par M. Bergeot, chef de service de la recherche, à la direction de la recherche et de l’innovation du Commissariat Général au Développement Durable, qui a rappelé le lancement des travaux du plan de programmation des ressources stratégiques lancé par la Ministre Brune Poirson le 22 février. Il a introduit les enjeux relatifs aux marchés des métaux, avec un aperçu historique des principaux marqueurs du marché du nickel. Au-delà de l'équilibre entre offre et demande d'un métal, la diversité des produits et leur évolution dans le temps imposent de s'intéresser à la complexité du cours d'un métal. Plus largement viennent s'ajouter d'autres paramètres comme les co et sous-produits, la traçabilité, les stratégies étatiques... Dans le cas du nickel, ces trente dernières années ont montré des déterminants économiques souvent bousculés par les évolutions techniques et les attentes sociales, sociétales et environnementales.

M. Goetz, professeur de l’option sol et sous-sol à Mines paristech, a dressé un tableau synthétique et global des paramètres technico-éconmiques qui s'imposent au secteur minier autour de deux spécificités : le gisement et le marché.

M. Jegourel, Maître de conférences à l'Université de Bordeaux et Directeur-adjoint de CyclOpe, a développé les aspects de la financiarisation des marchés des matières premières qui constitue un outil de type assurantiel pour gérer les risques.

M. Fizaine, Maître de conférences à l’Institut de Recherche en Gestion et Economie (IREGE) à l’Université de Savoie Mont Blanc, a présenté le résultat de ses travaux de recherches ciblés sur les déterminants du taux de recyclage, appliqué aux déchets électriques et électroniques. D'après ses travaux, l'augmentation du prix des matières premières ou de la taxe carbone n'auraient qu'un impact très limité sur le développement du recyclage. Le taux de recyclage serait essentiellement dépendant de la concentration en métal et du rapport entre cette concentration et celle des gisements miniers. Il est à noter que ce travail pourrait être approfondi pour tenir compte d'une approche polymétallique et pourrait être réalisé sur d'autres déchets.

Enfin, M. Lefebvre et M. Leguerinel, ingénieurs géologues et économistes au sein de l’unité intelligence minérale du BRGM, ont retracé les déterminants des cours du cuivre et du vanadium. Ces deux exemples ont permis d'illustrer le cas des métaux de base pour lequel il existe une place de marchés et le cas des petits métaux pour lesquels les échanges sont de gré à gré. Le BRGM a présenté les mécanismes mis en place pour alimenter les bases de données privées de type Metal bulletin (réseau de journalistes financiers, entretiens sur les marchés et mise en base de données). Le vanadium est caractérisé par un marché largement dominé par le ferrovanadium destiné à la filière acier. La chine est un acteur dominant tant sur la production que sur la consommation. La mise en oeuvre de nouvelles normes aciers pour la construction a fortement sollicité le ferrovanadium et a impacté à la hausse fin 2018 le cours du vanadium. La substitution par le niobium et la tolérance sur la mise en ouvre des normes par l'Etat chinois ont permis de relâcher les tensions sur le vanadium courant 2019.